Le chemin de Planfay est balisé depuis les Mollières (entrée des gorges de l’Arly). Il passe entre la centrale EDF et la maison Paccard. C’est une montée d’environ 150 mètres de dénivellé qui conduit à la maison familiale de la famille Ajoux . Pour se rendre sur le site de l’ancienne carrière de pierres meulières, il conviendra de leur demander la permission car il est situé sur un terrain qui leur appartient.

Ce samedi matin 30 mai, c’est une petite troupe de 32 personnes dont 9 enfants qui ont fait la randonnée nature organisée par l’Office de Tourisme à l’occasion de la Fête du Bois.

La randonnée était encadrée par l'association Ugine Montagne et la section Mycologie-Botanique de l'Amicale Laïque dont je suis présidente.
Après la grimpette dans la forêt sous Planfay, nous avons bénéficié d’un accueil très chaleureux organisé par Claude et Astrid Ajoux : café, jus de fruit, biscuits, un grand merci à tous les deux.

Nous avons peu voir l’ancienne salle de classe, située dans la maison familiale. C’est là que Claude avec quelques camarades de Banges est allé à l’école avec sa maman comme institutrice. En-dessous de la salle de classe, il y avait l’écurie.
Après les leçons, les enfants
de la maisonnée conduisaient les bêtes aux champs.

Claude nous a avoué qu’il préférait garder les chèvres plutôt que d’aller à l’école…

Nous avons visité le site des pierres meulières en sa compagnie, ci-dessous le contenu d'un document qui retrace l'histoire des pierres.

Document manuscrit fourni par Claude Ajoux,

 je l’ai copié avec son autorisation :

 

« Les pierres meulières de Planfay à Banges"

 

Par le musée d’Ugine « Bulletin municipal «  N° 5  de 1973

L’histoire de ces pierres remonte au 14è siècle.

En 1337 on les exploitait déjà au lieu-dit « Planfay », prés de Banges. Ainsi le 23 octobre 1712, un papier signé par « Spectacle Hugues BAST.. », Avocat au Sénat, bourgeois de Chambéry et Cl. DEL’HOPITAL, commis au « banc à sel ». « Nous ferons descendre au « giet » (couloir) des Mollières, 50 pierres de moulin, par les nommés Jean DELALLIER-GOLLET et Joseph CUSIN-MERMET, et pour que les dites pierres soient plus tôt au lieu-dit « giet » des Mollières, le dit sieur DEL’HOPITAL fournira la corde pour en faciliter la descente ». En 1823, la carrière de Planfay est encore exploitée, mais l’extraction de la pierre en est difficile en raison des précipices voisins par lesquels on est obligé de descendre les pierres jusqu’aux Mollières. Le lieu de l’exploitation surplombe des falaises abruptes. Les meules étaient glissées jusqu’aux Mollières et là-bas, chargées sur un char muni d’un essieu en bois, transportées, certaines, jusqu’à Turin et il est vraisemblable que le nom des Mollières, comme le nom de famille MOLLIER (d’Ugine) autrefois prononcé MOLLIERE, viennent tous deux de ces pierres meulières, exploitées par les MOLLIER.

Plusieurs générations de MOLLIER-BOCHOZ ont exploité la carrière de Banges, au croisement de la route d’Héry et de la nouvelle route de Banges, (lieu-dit « Pierre Coquin »).

Avant 1914, dans ce village, il n’y avait plus qu’un seul tailleur de meules et de « basté » nommé FIDELE, d’origine italienne.

A flanc de montagne, dans une zône d’éboulis sur la carrière de Planfay, à Banges, étaient extraites de grandes roues de pierres, qui n’étaient autres que les fameuses meules utilisées dans les moulins d’autrefois.



Les ouvriers d’alors, vraisemblablement, des « journaliers », par dur labeur, choisissaient dans une roche ayant l’aspect d’un parfait conglomérat et aux dimensions de la meule à extraire. Du bloc alors sans forme, après le trou en son centre, l’axe de la future meule de moulin, il fallait tailler la roue extérieurement et pour finir la « décoller ». Nombreux trous percés sur toute la périphérie de la roue (visibles sur la photo), l’homme utilisait des coins en bois et avec l’eau pour les faire gonfler, la meule après quelques jours se désolidarisait de son bloc. »

 

Nous avons ensuite continué notre promenade en empruntant la route de Planfay qui rejoint la route d’Héry, puis emprunté  le chemin de la Massonne (ancienne route d’Héry) en passant par « Les Bourgeois ». Nous avons pique-niqué dans un pré ombragé, puis nous sommes revenus à Banges par un chemin forestier. Il ne nous restait plus qu’à  boucler le circuit en redescendant par le chemin qui revient de Planfay aux Mollières.

Au cours de cette randonnée nous avons pu observer les arbres, les fleurs, quelques insectes. Les enfants ont ramassé des mille-pattes. Ils ont été étonné par la pouponnière d'araignées. Dans la nature il y a toujours quelque chose à découvrir.

C'était une belle journée, un mélange enrichissant d'histoire, de découvertes et d'amitié.

Pour les photos cliquer sur le lien :
http://www.flickr.com/photos/uginat/

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