Le Randonnée au Petit Mont Blanc en Vanoise le 27.06.14 avec l'ADAPAR
29 juin 2014Le Petit Mont Blanc en Vanoise, c'est une randonnée connue par tous les marcheurs; une zone protégée qui offre un régal de floraison et de paysages aux différents étages de végétation sur plus de 1000 m de dénivelé. Cependant fin juin c'est trop tôt pour le Lis martagon, le Chardon bleu et beaucoup d'autres fleurs plus tardives.
Nous commençons la randonnée à 1640 m d'altitude près du Pont du Diable et nous nous élevons rapidement sur le sentier en lacets. L'air est vif. Les Sceaux de Salomon verticillés, habituellement discrets dans la végétation par leurs petites clochettes blanches et vertes, sont nombreux sur les talus et se font remarquer.
Des ancolies communes couleur lie de vin garnissent aussi la prairie et à environ 2000m d'altitude c'est une magnifique floraison d'Ancolie des Alpes qui s'offre à nous. Je n'en avais jamais vu autant, nulle part ailleurs.
L'Ancolie des Alpes aux grandes fleurs bleu et blanc est une plante protégée partout où on la chance de la voir.
Nous grimpons le sentier aux lacets serrés, bien tracé, dans une pente assez raide, les 700m de dénivelé qui nous conduisent à une zone moins pentue.
A 2600m d'altitude nous voici dans un paysage un peu lunaire où les gypses affleurent.
Le saxigrage dont le nom veut dire "casseur de rocher" adore s'installer dans les pierriers. Il ya de nombreuses espèces de saxifrages.
Plusieurs espèces de gentianes émaillent de leur bleu inégalable la dernière partie de la montée au Petit Mont Blanc.
Celle-ci, c'est la Gentiane de Clusius dont la corolle azur foncé à stries bleu clair, n'a pas de vert à l'intérieur.
La Gentiane de Koch a du vert à l'intérieur de la corolle et aussi des grandes feuilles.
La Gentiane à feuilles orbiculaires a des feuilles ovales d'environ 1 cm, vert foncé, coriaces à bouts arrondis au bord rude et papilleux. Le tube du calice est ailé. Elle est assez rare et on ne la trouve qu'en altitude de préférence sur calcaire.
Installés au sommet du Petit Mont Blanc avec nos piques niques, nous avons sous les yeux le glacier de la Vanoise, et à nos pieds les belles gentianes qu'il faut faire attention de ne pas piétiner, tellement les touffes sont nombreuses.
Par endroits le gypse ressemble à des pains de sucre qui scintillent au soleil. Marc m'explique qu'il s'agit de gypse saccharoïde. On peut facilement trouver des explications sur ce phénomène géologique par une recherche internet.
Mélées aux gentianes, il y a des touffes de Drave aïzoon au jaune vif, la discrète Minuartie orpin avec ses petites fleurs vertes, le Saxifrage à feuilles opposées et la Silène acaule.
Le temps menace de tourner à l'orage nous fait prendre assez vite la descente en direction des Prioux.
Nous traversons quelques névés. Les dolines, gardent leur réserve de neige et la petite Soldanelle est présente partout où la neige vient tout juste de fondre.
Il y a aussi la Pulsatille du printemps déjà fanée sauf quelques rares exemplaires.
Plus bas c'est la Pensée éperonnée, la Pulsatille des Alpes et l'Anémone à fleurs de narcisse qui garnissent les pentes.
On admire le paysage, la Grande Casse, l'Aiguille de la Vanoise et les sommets environnants.
A 2188m d'altitude, nous traversons une zone humide, il y a là une primevère qu'un oeil non averti pourrait confondre avec le coucou. Il s'agit de la Primevère élevée au long pétiole portant un bouquet de grandes fleurs plus ou moins unilatérales et de longues feuilles réticulées poilues sur les deux faces.
A 1957m d'altitude apparait de nouveau l'Ancolie des Alpes, puis la Campanule en thyrse, la Gesse de l'Occident, la Pédiculaire feuillée et la Grassette des Alpes, une plante carnivore qui piège des moucherons sur ses feuilles collantes pour absorber les protéines dont elle a besoin pour vivre.
Monique passionnée comme moi par toutes ces fleurs me montre une plante qui ressemble à une scutellaire, mais que je n'ai jamais vu. De retour chez moi je suis allée voir sur le site du parc de la Vanoise si je pouvais trouver quelques renseignements sur cette plante. Il s'agit du Dracocéphale de Ruysch, rare et protégée en France et en Europe. Cette plante est surveilée et comptée dans le parc. Superbe découverte !
A environ 1800m d'altitude tous les marcheurs de l'ADAPAR sont intrigués par les gros capitules non encore fleuris d'une grande plante, à grandes feuilles. Plus bas, elle nous montre sa fleur rose qui ressemble à une grande centaurée couleur rose vif. C'est la Stammacanthe rhapontique. Celle-ci ne passe pas inaperçue tant elle est grande et en grand nombre sur le bas de la randonnée.
Quant au Lis martagon, il est encore emmitouflé dans sa ouate et le Chardon bleu, a besoin de se chauffer au soleil d'été pour prendre sa couleur bleue.
C'est une magnifique randonnée à faire et à refaire tout l'été !